CJ06 / 1913
Le Temps - Février 1913

LA SABRETACHE
A l’occasion de la nomination de l’amiral baron Duperré comme président de cette société

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Extrait début article

Élégante à l’extrémité de ses longues courroies flottantes, fixée le mieux possible près du sabre pour résister au galop du cheval, sacoche plate longtemps réservée aux dépêches, plus tard simple ornement garni de galons ou de cuivres, la sabretache, jusqu’en 1870, est restée un curieux accessoire dse anciens uniformes....
... C’était à la fin de l’Exposition de 1889; le grand peintre Meissonier rêvait de perpétuer les belles salles rétrospectives dédiées aux anciennnes armées françaises. Sur l’initiative du maître, officiers, artistes, écrivains se groupèrent aussitôt et, prenant pour devise: Proeteriti fides exemplumque futuri, ils déterminèrent le but de leur nouvelle compagnie: faire revivre notre vieille armée avec ses emblèmes et ses uniformes, ses chefs et ses humbles, ses désespoirs et ses triomphes, en dégager l’âme pour la présenter pieusement en exemple aux futures générations.

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Le premier désir exprimé par Meissonier était la fondation d’un musée de l’armée, mais il ne devait pas en voir la réalisation; le projet soumis par lui à M. de Freycinet, ne devait pas lui survivre; il mourut, léguant à la France, ses inappréciables collections qui remontent aux guerres de la Révolution et de l’Empire. L’idée du maître fut reprise par l’élève: Édouard Detaille, nommé président du groupe à peine formé, en 1891, insista auprès du nouveau ministre de la Guerre, le général Loizillon, qui décida l’adjonction du musée projeté au musée de l’Artillerie sous une seule et même direction; mais, à la rentrée des Chambres, le ministère tomba et ce second projet avec lui.
L’hôtel des Invalides allait peut-être cesser d’offrir asile aux vétérans mutilés; en vue de lui conserver “comme un reflet de sa destination première”, Édouard Detaille le réclama comme abri pour toutes les réliques de l’armée; une à une les difficultés s’aplanirent, et le général Billot, alors ministre, obtient en 1897, un décret du Président de la république instituant le Musée historique de l’Armée et décidant que ce musée serait installé dans l’hôtel des Invalides, sous la garde de nos vieux soldats.
“Il manquait, dira-t-il, le jour de l’inauguration, le 14 Juillet 1897, il manquait à l’armée française une salle d’honneur ...”. Grâce à la Société La Sabretache, grâce surtout à son tenace président, cette dalle d’honneur était fondée...

... L’art reste la part tangible de cette union; car si la préparation des victoires futures appartient de plus en plus à la science, l’effort héroïque qui, sur le champ de bataille, assure la victoire demande, lui, de telles vertus d’abnégation et d’honneur que l’idéal seul les peut vraiment inspirer, comme l’art seul les peut exprimer pour les transmettre à l’histoire.

Tout-Paris

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