CJ07 / 1897
Le Temps - 1897

AUTREFOIS - AUJOURD'HUI

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Article

Il y a quelques années, Meissonier fondait une réunion d’amis de l’armée et de l’art militaire, dont l’assemblée prenait le nom de la Sabretache .
A sa mort, l’illustre peintre légua à ses camarades sa superbe collection militaire, à condition d’en former un musée qui devrait prendre place aux Invalides. M. Edouard Detaille, nouveau Président de la Société, n’eut pas de peine à obtenir l’autorisation demandée, et c’est ainsi que s’ouvrit, il y a quelques mois, en face du trop modeste musée d’Artillerie, une grande salle où sont rassemblés les plus curieux objets et souvenirs, de la Révolution à nos jours.

Dans l’ancien réfectoire orné d’intéressantes peintures murales, vieilles de deux siècles, toute la collection Meissonier, et plusieurs autres d’ailleurs, à admirer, splendides en leur ensemble, mais, hélas, dans un état de conservation lamentable.
Voici un des “petits chapeaux” de Napoléon, porté en 1814; les habits, épées et chapeaux des maréchaux Canrobert et Mac-Mahon; les habits du général de La Mottre rouge, tué en Crimée; une très belle suite de gouaches du ministère de la Guerre; les curieux étendards de la garde nationale en 1791; de nombreux équipements, dont surtout l’émouvante vareuse d’un mobile de 1871. La série s’arrête à Madagascar, y compris.

Il faut ajouter que le général Vanson, conservateur du musée, va faire aménager deux nouvelles salles, où seront réunis tous les objets datant de la Restauration et au delà, la première salle restant réservée aux souvenirs du premier Empire.

Mais déjà le musée de l’Armée attire une foule considérable. N’est-elle pas touchante cette composition, où Lalauze montre un cavalier et un fantassin, qui ne sont même pas encore “de la classe”, en contemplation respectueuse devant les cavaliers de la Grande Armée, leurs glorieux aînés ?

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