La Grotte de Notre Dame de  Lourdes a fêté ses 50 ans

 

   la grotte (2005)                             

 

          La grotte de la Route de Lorient dédiée à Notre Dame de Lourdes a été érigée, il y a 50 ans selon le souhait de Marie-Félicité Raux, épouse Pierre Le Goaller, guérie miraculeusement à Lourdes, en avril 1949, lors d’un pèlerinage montfortain.

 

       

Le récit autobiographique de Mme Pierre Le Goaller

                                                

 (Avec l’aimable autorisation de son fils Jean-Pierre)

 

J’ai été opérée… à Vannes, en mars 1944… J’ai ensuite été soignée par les docteurs de Plouay et de Quimperlé jusqu’au 15 mai 1946, date à laquelle je me suis sentie beaucoup plus mal. Les docteurs ont alors prévenu ma famille qu’il était inutile de tenter quoi que ce soit… que mes heures étaient comptées. J’ai reçu l’Extrême Onction de Mr Le Chanoine Candhal, le curé doyen de l’époque.

 

J’ai cependant continué à vivre et quand l’infirmière m’apportait de l’eau de Lourdes, je ressentais un grand soulagement. Je suis ainsi restée clouée au lit, me nourrissant  seulement d’un peu de bouillon. Mes articulations étaient comme soudées. Il fallait me veiller nuit et jour. Plusieurs fois, le bruit de ma mort a circulé. Un groupe de personnes est même venu voir la Morte. Les jours passaient, j’étais dans un état squelettique. Je priais un saint que je ne connaissais pas encore. J’ai su plus tard que l’image que m’avait donnée une religieuse représentait St Louis de Monfort.

 

Au début de l’année 1949, l’abbé Tabard, vicaire de la paroisse, m’apprit que les Montfortains organisaient leur premier pèlerinage à Lourdes en avril. Persuadé que je ne pourrais attendre le pèlerinage diocésain de septembre, le Chanoine Ernest Collet, le nouveau curé, fit le nécessaire pour mon inscription.

A cette époque, il n’y avait pas d’ambulance. C’est dans la voiture du charcutier Jean Foulgoc qu’on m’a transportée à la gare de Lorient. A 4 Km de Plouay, comme je souffrais beaucoup, mon mari m’a dit qu’il me ramènerait à la maison si je continuais à me plaindre. Alors, j’ai serré les dents. A la gare de Lorient, le Docteur Davigo a dit, à qui voulait l’entendre, après m’avoir examinée, que je n’arriverais pas à la gare d’Auray.

 

Le lendemain de mon arrivée à Lourdes, le mardi matin, j’ai été envoyée aux piscines. J’ai fait une syncope sur mon brancard. La Supérieure de l’Asile qui m’hébergeait m’a cru morte. Des infirmières suisses m’ont baignée. Elles m’ont ensuite demandé comment j’allais. Je leur ai répondu que je me sentais bien. Elles m’ont alors demandé d’aller embrasser la Vierge. Elles m’ont soutenue et j’y suis allée, moi qui n’avais pas fait un pas depuis trois ans. Le Père Roy qui priait avec les malades a dit que c’était un Miracle.

 

Mr Quistrebert, brancardier chef, m’a alors conduite au Bureau des Consultations où j’ai été examinée par le docteur Leuret, en présence de ses confrères. Je pesais alors, avec tous mes vêtements, 28 Kg

J’ai été ensuite suivie, pendant plusieurs années, par le Bureau des Constatations mais ma  guérison n’a pas été reconnue officiellement, faute de dossiers médicaux antérieurs au miracle

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                          Signé : Marie-Félicité Raux,(née le 29-10-1912, décédée le 07-06-1988)

 

 

 

La grotte de Lourdes :

La réalisation d’un vœu,

L’extériorisation de la reconnaissance

 

 

 

Des voisins contemporains témoignent

 

 Ce lieu était un trou, un lavoir difficilement accessible par le champ… Seuls les pêcheurs y passaient.

 

Pour aménager un chemin entre Manébihan et la Grotte, il a fallu apporter des gravats récupérés, ce qui fut fait avec la participation de Mr Collo.

 

La statue de la Vierge a été placée, en 1955, comme l’atteste une plaque, par Vincent Bellesoeur du Haras et Vincent Moulac de Kreis-er-Prat, deux beaux-frères, et Jean Nicolas du Bourg.

 

Les premiers ponts sur le ruisseau entre la Grotte et la Prairie étaient en bois. On les démontait après le pardon. Yvon Gloannec, Gaby Guyonvarch et Roger Hello en ont coulé deux plus solides ensuite. Celui qui fait face à Ste Bernadette a été coffré par François Cravic et Pierre Nignol et coulé par Gaby Guyonvarch et le quartier en 1980. Il peut supporter vingt tonnes.

 

Le terrain qui tient lieu d’esplanade est un don de la famille Le Frêche de la place du Marché à la paroisse. Il était si caillouteux qu’on a dû y déverser 200 M3 de terre meuble pour en faire la prairie que l’on connaît.

 

Il a fallu creuser le lavoir pour l’aménager en fontaine. L’entourage et la croix, ainsi que l’autel, sont l’œuvre de Vincent Bellesoeur et Vincent Moulac. Au début des années 80, les voisins ont entrepris le débroussaillage et le nettoyage de la colline.  L’escalier qui mène à Kernivinen est l’œuvre de François Cravic, qui a fait appel aux services de l’entreprise Bruchec de Guilligomarch, après la tempête d’octobre 1987. D’abord en bois, la croix de granit qui domine la colline date de 1995. C’est le Père François Le Strat qui l’a agrémentée de rosiers blancs, pendant le Carême qui a précédé son départ.

 

 

 

Une grande ferveur populaire

 

 

Le 15 août 1955, la statue de la Vierge a été transportée de l’église à la Grotte, sur le toit de la Quatre Chevaux d’Antoine Herguer, en procession. On a continué à venir en procession, chaque 15 août, pendant quelques années. Lors des premiers pardons, la ferveur était déjà grande : on y venait d’Inzinzac en car.

La buvette de l’entrée du site était tenue par Jean-Louis Le Galloudec et François Le Mouellic. La famille Évanno fournissait les crêpes... Les Brancardiers montfortains, les Brancardiers d’Arvor puis le quartier ont pris la relève.

 

    Pendant longtemps, la famille Le Goaller, la miraculée, son mari et   leurs enfants, s’est beaucoup occupée de ce lieu de recueillement. Mme Le Goaller ne manquait jamais de venir visiter les volontaires qui collaboraient à l’entretien du site… En fin de matinée, un petit réconfort au fond de son panier, et toujours avec son sourire et sa bonne humeur. A l’heure actuelle, quelques voisins généreux, dont Pierre Cado et Patrick Thomas, et tout le quartier se font un point d’honneur d’entretenir le site, de le garder propre et de veiller au bon déroulement du Pardon.

D’après des propos de François Cravic et de Yvon Gloannec)   

                                                                        

les bénévoles du quartier (année 2004)