Wanadoo, le 15 Avril 1998
De la nacelle de 1918 à l'aile et au GPS de 1998, toujours un bol d'air pur avec des histoires de parachutes
Mis à jour le 22/08/2023
Dans les années 1980, en attendant d'embarquer à l'occasion d'une Saint-Michel, j'avais souri de quelqu'un qui parlait de nacelle pour chuteurs OPS afin d'éviter les problèmes de dispersion à l'arrivée.
En 1988, je m'amusais à essayer de tester un dispositif de trajectographie GPS sous aile, dérivé d'un dispositif de navigation MELUSINE (Loran C - GPS) avec un jeune, brillant et très sportif EOX; mais il n'y avait pas encore assez de satellites dans les créneaux de sauts de la SMPS. Il faudra attendre 1990 pour qu'un essai aboutisse.
En 1998, en recherchant, dans les archives du Service Historique de l'Armée de l'Air, des données sur les ballons d'observation pendant la 1ère guerre mondiale, je trouve, oh !surprise, un compte-rendu daté de Février 1918, d'un pilote, qui n'avait pu résister au plaisir de tester un parachute de nacelle de ballon....!
1914 - 1918 : Guerre sur terre, sur mer et dans les airs
L'armée de l'air n'existe pas encore. Sur le front, chaque armée dispose d'un service aéronautique, regroupant plusieurs escadrilles (reconnaissance, bombardement, chasse) avec des pilotes et des observateurs issus de toutes les armes. Ce service inclut également des compagnies d'aérostiers servies par le Génie dont la mission est essentiellement de faire du réglage d'artillerie.
Il est jugé inutile de donner des parachutes aux aviateurs, par contre les aérostiers dont le ballon est gonflé à l'hydrogène et captif (manoeuvre au treuil) en sont dotés.
Pour leur permettre de quitter rapidement la proximité d'un ballon en flamme tout en se défendant au fusil mitrailleur contre l'adversaire qui continue à tirer, le parachute de nacelle est mis au point en 1918.
Un pilote, le "patron" de l'aéronautique de la IIème Armée, ne peut s'empêcher d'essayer le dispositif en Février 1918. (SHAA, cartons n°A 215-216)
---> CR Essai du Cdt.l'Aéronautique de la IIe Armée
Cette solution donne satisfaction et permet même de faciliter les compte-rendus de perte (Septembre 1918)...! (SHAA,cartons n°A 215-216)
1990 : Guerre du Golfe - Tajectographie GPS sous aile
La guerre du Golfe va mettre le GPS en vedette et surtout accélère le programme de mise en orbite des satellites NAVSTAR. Une couverture GPS, H 24 et mondiale existe bientôt.
Voulant connaître ma vitesse de chute, et la finesse de mon aile "MAGNUM", je décide de sauter avec un GPS relié à un petit enregistreur "Polycorder" (le tout installé dans un sac ventral) avec une antenne plate sur mon casque de cuir.
Le premier essai a lieu lors du Salon International de l'Aviation Générale de Cannes, en partant d'un bimoteur PARTENAVIA à 3500 mètres. Ma connectique ne résiste pas au choc à l'ouverture.
Le deuxième essai a lieu à partir du PILATUS Turbomingo, le "Flamand rose", du Luc, mais au moment où je saute, il n'y a plus assez de "bons" satellites pour avoir un "bonne" trajectographie.
Le troisième essai est le bon. Je peux enfin rejouer ma marche à pied pour embarquer, les trois passages de l'avion, le départ et la chute libre (1), les évolutions voile ouverte ( la fin de la chute libre et l'ouverture de l'aile (2), descente tranquille (3), un virage (4) , descente en frein (5), test du point de décrochage (6)) et enfin le dernier virage suivi du posé.
Je sais maintenant qu'en chute à plat, ma vitesse est de 176km/h et que la finesse de mon aile est en moyenne légèrement supérieure à 2....!
1918, 1990, 1998, il y toujours quelque-chose de sympathique à faire ou à découvrir dans le domaine de la 3ème dimension...!
NB:
1 - A chaque fois, mon bien aimé président de para-club, Claude, excellent photographe en chute, m'a fait le reportage photo "ad-hoc".
2 - Oui, je sais, la précision en Z du GPS en code C/A n'est pas terrible, mais en lissant bien avec le bon polynôme et avec de bons satellites ......
PS: Merci de donner remarques, idées ou le bonjour encliquant ci-dessous:
christian.degastines@orange.fr
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