150e anniversaire de CAMERONE - 30 Avril 2013
Mémorial du combat et tombe de Talavera en 3D - Ordre général n°195 en date du 30 Août 1863 du Maréchal Forey sur le combat de Camerone
Mis à jour le 08/06/2024
1 - NUMÉRISATION D'ARCHIVES ET 3D SKETCHUP-SKETCHFAB
Le hasard du rangement d'archives m'a fait découvrir trois documents appartenant au thème Camerone et LÉGION ÉTRANGÈRE:
- une notice "Camerone et l'Aigle du Régiment étranger 1862 - 1870";
- une lettre;
- une photo du monument aux morts de la légion à Sidi-Bel-Abbes en 1931.
Wikipedia indique une anecdote amusante: la main gauche du capitaine Danjou (prothèse en bois), aurait été dérobée par un Mexicain au soir du combat puis retrouvée au domicile d'un général mexicain suite à une opération de police!
L'approche du 150e anniversaire du combat de Camerone le 30 Avril 2013 m'a donné l'idée, en 2004, de reconstruire en 3D - logiciel SketchUp, site 3D Sketchfab - deux monuments:
L'image satellite 2011 GOOGLE EARTH des environs de Camerone de Tejada donne
- l'échelle,
- la trace au sol,
- la position du Mausoleo Franco-Mexicano et de la tombe de Talavera (zoomer, une flèche verte apparaît au dessus du lieu)
ce qui permet de démarrer la construction. Les 5 photos "Panoramio" jointes en lien sur le mémorial fournissent les détails et les textures nécessaires au remplissage "réaliste" des surfaces construites.
Les informations nécessaires à la réalisation finale sont données par 4 sources complémentaires:
a) Clips vidéos You Tube
--------------------------------- 1 - Mausoleo Franco Mexicano - Camaron de Tejeda;
--------------------------------- 2 - Mausoleo de Camaron o Camerone;
b) Scènes Street View, sur la route passant entre ces deux monuments, à hauteur des entrées du mémorial et de la tombe (prendre le "bonhomme" au dessus du zoom, la "route" devient bleue, le placer sur la route en face d'un des monuments, touches clavier G. et D. pour tourner sur 360°; cliquer sur la ligne en AVT ou en ARR pour avancer ou reculer).
c) Sites Web
--------------------------------- 1 - Reforma Policial en Mexico;
--------------------------------- 2 - MuaCamaron;
d) Dossier de Guy Juradot, membre de la "Mission culturelle scientifique et technique au Mexique" en 1975 - analyse du combat, processus de construction du mémorial, correspondance avec le colonel Foureau, Cdt le groupement de Légion Etrangère à Aubagne - intitulé Camerone à Camaron (au format .doc) .
Ces 2 constructions en 3D ne sont pas visibles directement sur les images satellites de GOOGLE EARTH (GE).
GE et TRIMBLE, depuis fin 2012, ont changé leur procédure de réalisation et de gestion de structures 3D: ils travaillent en associant des photos au sol (Street View) à des photos verticales et obliques pour reconstruire en 3D les villes du monde entier.
Ils ne font plus appel aux utilisateurs de SketchUp en sélectionant leurs travaux et en mettant ces travaux 3D dans leurs bases de données pour affichage sur GOOGLE EARTH avec l'option "Bâtiment 3D".
Ces travaux 3D faits avec l'ancien gratuiciel SketchUp ont été récupérés avec le logiciel Rhinoceros et sauvegardés sur le site payant Sketchfab: voir la liste (France, Grèce, Tchéquie, Mexique).
2 - NOTICE de Jean Brunon
La notice est de Jean Brunon "Légionnaire d'honneur au 1er Etranger"; elle est intitulée "Camerone et l'Aigle du Régiment étranger 1862 - 1870".
J'en ai extrait l'ordre général n°195 du Maréchal Forey, commandant en chef, qui reprend le compte-rendu du chef de bataillon Régnault du 1er R.E. relatant avec précision le combat de Camerone.
Les précisions données permettent de situer le lieu du combat et la disposition des forces en présence sur un extrait de carte et sur deux croquis.
Bien qu'appartenant à la promotion de Saint-Cyr "Centenaire de Camerone", je ne connaissais pas les détails précis du combat en dehors de la fameuse citation "Ils furent ici moins de soixante opposés à toute une armée, la masse les écrasa, la vie plutôt que le courage abandonna ces soldats français - Capitaine Danjou, S/Lt. Maudet et Vilain".
Ordre général n°195
Corps Expéditionnaire du Mexique
Etat-Major Général n°195
Combat de Camerone,
30 Avril 1863
Régiment Etranger
Ordre général du 30 Août1863
Le Général en chef a déjà fait connaître à l'armée du Mexique la belle conduite de la 3e compagnie du 1er Bataillon du régiment Etranger, qui, le 30 avril dernier, attaquée au nombre de soixante-deux hommes par une force ennemie évaluée à mille sept cents hommes, dont huit cents cavaliers, s'est réfugiée dans une maison du village de Camérone, et y a soutenu un combat digne de prendre rang dans nos annales militaires, à côté des plus beaux faits d'armes.
Les trois officiers de la compagnie et vingt-sept sous-officiers et soldats y furent tués; seize furent blessés; le reste tomba au pouvoir de l'ennemi après une défense héroïque.
Le rapport circonstancié de cet admirable combat n'avait pu encore être transmis au Général en chef, car, excepté un tambour grièvement blessé, personne de cette compagnie de héros n'avait reparu au corps; et ce n'est qu'aujourd'hui que M. le chef de bataillon Régnault, commandant par intérim le Régiment Etranger, ayant recueilli de l'ennemi et des prisonniers, dont le Général en chef a obtenu l'échange il y a peu de temps, des documents certains propres à faire connaître ce combat exceptionnel dans tous ses détails, transcrit littéralement ici le rapport du chef de bataillon Régnault.
Il n'a pas besoin de dire que sa conviction intime est, qu'en pareille ciconstance, il n'est pas une seule compagnie dans l'armée qui ne fit comme la 3e compagnie du 1er bataillon du Régiment Etranger, qui a montré à un ennemi combattant trente contre un, ce que sont les soldats de la France:
"Mon général,
"Les débris de la 3e compagnie du 1er bataillon du Régiment Etranger, qui avait été détruite au combat de Camérone, le 30 avril dernier, viennent de rentrer; nous connaissons par eux et par les Mexicains les détails de ce glorieux fait d'armes.
Je m'empresse de vous le communiquer:
"Le 30 avril dernier, le colonel mexicain Milan se trouvait à la Joya, à environ deux lieues de notre ligne de communication. Sa colonne se composait de cinq cents chevaux réguliers, trois cents cinquante guérilleros et trois bataillons d'infanterie: le bataillon mobile de Vera-Cruz, celui de Jalapa et le bataillon de Cordova. Chacun de ces bataillons comptait de trois à quatre cents hommes dans le rang.
"La mission du colonel Milan était d'enlever le grand convoi d'artillerie de siège qui se concentrait en ce moment à la Soledad, et surtout de mettre la main sur un convoi de trois millions que le Trésor devait diriger sur Puebla.
On ne se doutait pas, chez nous, de la présence sur ce point, d'une pareille force !
"Le même jour, 30 avril, M. le capitaine Danjou partit de Chiquihuite à une heure du matin, avec la mission de se rendre à Palo-Verde, distant d'environ six lieues, et d'explorer les environs à une lieue de ce point.
"La 3e compagnie, qui marchait sous ses ordres, avait dans le rang soixante-deux hommes de troupe, sous-officiers compris, plus trois officiers: M. Danjou, adjudant-major; M. le sous-lieutenant Vilain et M. Maudet, porte-drapeau, adjoint à la compagnie pour la reconnaissance.
"En sortant de Camérone, le Capitaine Danjou prit à gauche, et marcha dans la direction de la Joya. Arrivé à la hauteur de Palo-Verde, il se rabattit sur ce point pour y faire le café. Il y était rendu à sept heures du matin.
"La marche du Capitaine Danjou, de Camérone vers le nord de Palo-Verde, fit supposer au Colonel Milan que sa position de la Joya avait été éventée, et que le Capitaine Danjou était chargé de le reconnaître. Cette marche lui avait été signalée le 30 avril dès le point du jour. On avait compté nos hommes; on les savait peu nombreux. Milan résolut de les enlever pour ne pas manquer le convoi d'artillerie.
"Il était environ huit heures du matin, lorsque sa cavalerie parut à Palo-Verde, barrant la route dans la direction de Chiquihuite.
"Le café n'était pas achevé. Le Capitaine Danjou fit renverser les marmites; il envoya chercher l'escouade du caporal Magnin qui était de garde à l'eau, fit charger le campement et se mit en retraite en colonne, prêt à former le carré, avec une escouade de tirailleurs. En quittant Palo-Verde, il prit à droite de la route, dans un terrain parsemé de broussailles, afin de mieux se défendre contre les attaques de la cavalerie. L'ennemi supposa que le Capitaine Danjou prenait cette direction pour mieux reconnaître de jour le chemin de la Joya qui avait déjà été reconnu de nuit. Il n'attendit pas, il se retira.
"En arrivant à Camérone le village parut occupé. Un coup de feu parti de l'une des maisons, vint blesser un homme de la colonne. Dans l'espoir de prendre l'ennemi, on chercha à le cerner. Une section se dirigeau à droite, l'autre à gauche des maisons. Les deux sections se donnèrent rendez-vous sur la route, de l'autre côté du village, et elles s'y rejoignirent. On fit une pause d'un quart d'heure qui fut consacrée à fouiller les maisons; il ne s'y trouvait personne.
"Au même moment, l'ennemi reparut en grand nombre sur la droite de la route. Le Capitaine Danjou quittant Camérone marcha droit à lui. L'ennemi céda d'abord le terrain; mais, arrivé à trois cents mètres de Camérone, le Capitaine Danjou était entièrement cerné. Milan, avec la cavalerie régulière, avait même pris position entre les nôtres et les maisons de Camérone.
"La cavalerie, formant un cercle, chargea vigoureusement jusqu'à soixante mètres. Elle fut repoussée par le feu de deux faces.
"Profitant d'un moment de répit, le Capitaine Danjou gravit un petit talus qui longeait la route à gauche, et arrivait jusqu'au village de Camérone. Là, il se forma de nouveau en carré; il fut de nouveau chargé et cette seconde charge fut repoussé comme la première.
"La colonne prit alors sa direction sur la maison de Camérone qui se trouve au Sud de la route; elle se fit jour à travers la cavalerie aux cris de "Vive l'Empereur !"
"La maison de Camérone se compose d'une cour carrée d'environ cinquante mètres de côté. A la face qui longe la route est adossé un corps de bâtiment partagé en plusieurs chambres; ces chambres communiquent par des fenêtres et des portes, d'un côté avec la route, de l'autre côté avec la cour. A l'intérieur et tout autour de la cour se trouvent des hangars ouverts et ruinés depuis longtemps. L'orientation des quatre faces est à peu près celle des quatre points cardinaux. On entre dans la cour par deux grandes portes percées dans la face qui regarde à l'ouest.
"Le Capitaine Danjou occupa aussitôt la cour et la chambre située à l'angle N.O. En même temps, l'ennemi prit possession de la chambre située à l'angle N.E. Cette chambre ne communicait avec la cour que par une fenêtre; elle avait sur la rue une grande ouverture sans porte.
"Les deux grandes entrées de la cour furent barricadées. Elles furent gardées chacune par une escouade. Deux escouades furent chargées d'occuper la chambre N.O. et les ouvertures qui avaient des vues sur la cour. On mit une escouade à la défense d'une brèche ancienne, située à l'angle S.E., et le reste de la compagnie fut chargé de surveiller les toits.
"A neuf heures et demie, on avait employé toutes les ressources dont on pouvait disposer pour organiser la défense.
"L'ennemi, confiant en son nombre, somma d'abord le Capitaine Danjou de se rendre. Il fut remercié en termes qui ne lui laissèrent aucun doute sur la détermination de nos vaillants soldats, et le feu commença partout à la fois.
"Le Capitaine Danjou fit promettre à ses hommes de se défendre jusqu'à la dernière extémité.
"Tous le promirent. Peu après, il tombait percé d'une balle tirée de la chambrée occupée par l'ennemi, et mourait sans avoir prononcé une parole.
"M. le sous-lieutenant Vilain prit aussitôt le commandement et la défense continua.
"Vers midi, on entendit battre et sonner. Il y avait une lueur d'espérance parmi les défenseurs de Camérone; on crut un instant à l'arrivée du régiment sur le lieu du combat. Cet espoir ne fut pas de longue durée. C'était le bataillon mobile de Vera-Cruz, le bataillon de Jalapa et le bataillon de Cordova qui venaient, fort de trois cents à quatre cents hommes chacun, ajouter le poids de leurs armes dans cette lutte déjà trop inégale. Dans le mur qui fait face à l'entrée, l'ennemi, au moyen de pinces, parvint à ouvrir une brèche de trois mètres. Cette brèche lui permettait de faire feu à revers sur les défenseurs de la porte principale. Une autre brèche, pratiquée dans le mur de la chambre occupée par l'ennemi, lui donnait des vues dans toutes les parties de la cour. Là était le point dangereux; c'est là que, vers deux heures de l'après-midi, M. le sous-lieutenant Vilain tomba frappé d'une balle au front. Il fut remplacé dans le commandement par M. le sous-lieutenant Maudet, porte-drapeau.
"Il faisait une chaleur accablante; la troupe n'avait pas mangé depuis la veille, et personne n'avait bu depuis le matin. Ce que souffraient les blessés mourant de soif était affreux. Il était impossible d'apporter le moindre soulagement à leurs souffrances et on eut recours à tous les expédients qu'impose en pareil cas la nécessité; pour tromper la soif, quelques-uns buvaient leur sang !
"L'ennemi, vers deux heures, fit une nouvelle sommation. Elle fut accueillie plus mal que la première.
"Il prit alors une résolution extrême: accumulant de la paille dans l'angle N.E., devant la face N. et sous le hangar extérieurs qui fait face à Vera-Cruz, il y mit le feu.
"Le vent portait dans la cour, la fumée aveuglait nos hommes et vint ajouter de nouvelles souffrances aux terribles angoisses de la soif. Malgré tout, on se maintint jusqu'au soir en se disputant les créneaux et les brèches.
"Vers cinq heures et demie, il y eut un moment de répit. L'ennemi massa son infanterie à l'abri de la seconde maison de Camérone, et son chef adressa un discours qui fut entendu de la cour et traduit par le soldat Bertholotto.
"Milan disait qu'il fallait en finir avec les Français; que ceux-ci étaient réduits à quelques hommes épuisés; que ce serait une honte ineffaçable pour les Mexicains que de ne pas prendre ce qui en restait; qu'il fallait donner un dernier assaut; enlever la position. Et aussitôt l'attaque fut reprise.
"L'ennemi se précipita dans la cour par toutes les ouvertures à la fois. A la porte principale se trouvait le caporal Berg, seul survivant, il fut pris. Dans l'angle opposé S.E., se trouvait encore le caporal Pinzinger, le caporal Magnin, les fusilliers Kunasseck et Gorski. Ils avaient jusque là défendu leur brèche avec succès. Ils durent abandonner sa défense pour faire face à ceux qui avaient envahi la cour et qui les prenaientà revers.
"Ils se défendirent encore, mais l'ennemi remplissait la cour. Au bout d'un instant ils étaient pris et l'ennemi les entraînait.
"Restait le Sous-lieutenant Maudet avec le caporal Maine et les soldats Catteau, Wensel, Constantin et Léonard. Il s'était retiré entre les deux portes de la cour, dans les débris d'un hangar ruiné. Il s'y défendit encore un quart d'heure jusqu'à ce qu'il fut réduit, ainsi que ses hommes, à sa dernière cartouche.
"Voyant que tous ses efforts étaient inutiles, il réunit ses hommes et, les larmes aux yeux, ordonna d'envoyer à l'ennemi la dernière balle, puis de se faire tuer enchargeant à la baïonnette.
"Au moment où, à la tête de son monde, il sortait du hangar, tous les fusils étaient abaissés sur lui. Le fusilier Catteau se jette devant son officier, lui fait un rempart de son corps et tombe foudroyé. M. Maudet lui-même, blessé de deux balles à la hanche, tombe. Alors l'ennemi se précipite et prend tout ce qui respire encore. L'heure fatale avait sonné. C'en était fait de la 3e compagnie du 1er bataillon.
"Il était six heures du soir.
"Les blessés furent amenés auprès du barrage de Camérone et pansés par le docteur Talavera, qui commandait le bataillon de Cordova.
"Parmi les troupes ennemies, le bataillon de Jalapa, officiers et soldats, se firent remarquer par ses attentions et ses soins pour nos prisonniers.
"Le Colonel mexicain Cambas et le Capitaine Laisné se multiplièrent pour apporter à leur sort tous les adoucissements possibles. Nos prisonniers leur donnent de grands remerciements. Ils n'eurent pas à se louer du traitement des autres troupes.
"Nos pertes se sont élevées à:
"Trois officiers tués. Le troisième, M. Maudet est mort de ses blessures à Huatusco, le 8 mai;
"Vingt sous-officiers et soldats tués dans l'action;
"Sept........................................................morts de leurs blessures;
"Seize......................................................blessés.
"D'après les renseignements recueillis avec le plus grand soin, les pertes de l'ennemi ont été de trois à quatre cents hommes hors de combat. Chez lui comme chez nous, le nombre des morts a été plus considérable que le nombre des blessés.
"Dans ce glorieux combat, tout le monde a fait son devoir. Cependant, il est quelques hommes qui ont été assez heureux pour se faire distinguer de leurs camarades.
"Les prisonniers rentrés citent:
"Parmi les morts:M. le Capitaine Danjou, M. le sous-lieutenant Maudet, le sergent-major Tonnelle, le sergent Morzicki, le sergent Germeys, les caporaux Favas et Delcaretto, les fusiliers Catteau, Hipp, Bohr et Langmayer;
"Et parmi les survivants: les sergents Schaffner et Palmaert, les caporaux Pinzingert, Maine, Berg et Magnin, les fusiliers Fritz(1), Wenzel, Brunswick, Kunasseck, Schreiblich, Léonard, Reber, Gorski, Van Opstal, Constantin, Baas et Dangline.
"Les deux derniers, gravement blessés, n'ont puêtre rendus; ils sont encore à l'hôpital de Jalapa.
"Je suis heureux, mon Général, d'avoir à vous rendre un bon compte de la conduite de la 3e compagnie du 1er bataillon. J'ose espérer que vous apprécierez sa bravoure et son énergie comme elle le mérite.
Veuillez, je vous prie, mettre sous les yeux de Son Excellence, le Maréchal Forey, les noms de tous les braves qui se sont distingués dans cette journée, et lui garantir que, quand l'occasion s'en présentera, Son Excellence trouvera dans toutes les compagnies du Régiment Etranger la même solidarité que dans la compagnie de Camérone."
Une conduite aussi exceptionnelle mérite des récompenses exceptionnelles.
En conséquence:
- Le nommé Maine, sergent, sera nommé sous-lieutenant à la première vacance de corps.
- Les nommés
-- Schaffner, sergent;
-- Wensel, grenadier;
-- Fritz, voltigeur;
-- Pinzinger, caporal;
-- Brunswick, voltigeur
sont nommés Chevalier de la Légion d'honneur.
- Les nommés
-- Palmaert, sergent;
-- Magnin, caporal;
-- Kunasseck, voltigeur;
-- Schreiblich, grenadier;
-- Rebers, voltigeur;
-- Gorsky, grenadier,
sont décorés de la Médaille militaire.
Au quartier général à Mexico,le 30 août 1863.
Le Maréchal commandant en chef
Forey
Pour copie conforme:
Le Général, chef d'Etat-Major général
d'Auvergne
Pour copie conforme
Le Colonel commandant supérieur de la Vera-Cruz et des terres chaudes
Jeanningros
3 - LETTRE de Jean Brunon
La lettre de l'auteur est en fait une dédicace où il indique en particulier qu'il était présent le 30 Avril1931 à la célébration de Camerone au quartier Viénot à Sidi bel Abbès lors de la prise d'armes devant le monument aux morts de la Légion.
Ces détails m'ont permis de localiser la photo ci-dessous trouvée dans un lot de photos et qui n'était pas renseignées.
4 - PHOTO (BD Photos FDE 4747)
HISTOIRE - Napoléon III veut contrebalancer les Etats-Unis par un état catholique au Mexique; au début, l'Angleterre et l'Espagne appuient son action pour des raisons financières (dettes à faire payer par le Mexique); suite au traité de Soledad (Février 1862), après accord avec le président Juarez, ces deux pays rappellent leurs troupes. La France décide de rester et maintient en place des forces sous le commandement du général Forey qui entreprend de battre les forces de Juarez à partir de1863. Après la prise de Puebla puis de Mexico puis l'installation de Maximilien d'Autriche comme empereur, la France quitte le pays en Février 1867 à cause d'une part des maladresses de Maximilien qui se met à dos une partie de la population et d'autre part du soutien apporté par les Etats-Unis dans le Nord du pays aux forces de Juarez. Maximilien, fait prisonnier, est fusillé par les forces de Juarez en Juin1867.
1er R.E. - Le 28 Mars 1863 débarque au Mexique le Colonel Jeanningros, commandant le Régiment Etranger avec deux bataillons; le 1er bataillon est commandé par le chef de bataillon Régnault; le 29 avril, l'E.M. du bataillon est installé à Chiquihuite et le C.B. Régnault envoit le 30 le Cne. Danjou avec sa 3e compagnie en reconnaissance vers la Joya pour localiser les forces de Juarez.
Capitaine DANJOU - Le capitaine Danjou amputé en 1853 en Algérie de la main gauche lorsqu'il était sous-lieutenant, porte une prothèse en bois; cette main retrouvée après le combat dans les ruines de Camérone par les Mexicains est retrouvée au domicile du général Ramirez en 1865 lors de son arrestation. Elle est conservée dans la crypte du Musée du Souvenir de la Légion Etrangère.
CAMERONE - Le nom de lieu exact du combat est "Camaron"
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christian.degastines@orange.fr
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