NOTES DE LECTURE: "Le Sahara des Touareg - Le général Laperrine dans l'Ahaggar" - Arlette Estienne Mondet - Editions PC - Novembre 2014 - 15 €
Mis à jour le 25/08/2023
En 1917, le général Laperrine est rappelé par Lyautey, ministre de la Guerre, en Algérie pour prendre le Commandement Supérieur des Territoires Sahariens; il y ramène la paix en deux ans en s'y faisant de nombreux amis; en Septembre 1919, il est nommé commandant de la division d'Alger et chargé par Nivelle, commandant en chef en AFN, d'organiser en Décembre 1920 une reconnaissance aérienne du Hoggar, sous forme de raid transsaharien avec les avions disponibles - cinq Breguet - et des camionnettes Fiat pour assurer la logistique.
"Le Sahara des Touaregs-Le général Laperrine dans l'Ahaggar", ou Hoggar, terre ancestrale des Touareg, présente cette tentative de traversée du Sahara, entre In-Salah et Tombouctou via Tamanrasset en Février 1920, par les deux avions Breguet rescapés du groupe initial de cinq.
L'auteur est la fille de l'aviateur Georges Estienne, fils du général Jean-Baptiste Estienne connu surtout pour la réussite de "son" char léger RENAULT dans les offensives de 1918 et moins, à partir de 1922, pour le travail de préparation, avec ses fils Georges et René, des premières routes transsahariennes et aériennes permettant de relier AFN et AOF. Arlette Estienne Mondet s'est ainsi intéressée au dernier voyage de Laperrine sur une route où elle retrouve le souvenir de ce que lui racontait son père Georges.
Le 2e avion, le Breguet 14 A2 (300CV, 130km/h, 6h d'autonomie) de Laperrine, se perd dans la brume en dérivant à l'Est dans un fort courant aérien après son décollage de Tamanrasset; le 1er avion, le Breguet 16 (300CV, 110km/h, 10h d'autonomie) du commandant Vuillemin réussit à atteindre le dépôt d'essence de Tin Zaouten près de Menaka et arrive à Tombouctou puis à Dakar en Mars: la 1ère traversée aérienne du Sahara est faite.
Au fil des étapes, à partir d'archives, l'auteur évoque, comme se présentant à l'esprit de Laperrine, des souvenirs de lieux, de tournées de pacification et de personnages exceptionnels (son ancien de 2 ans à St-Cyr et ami, le père de Foucault; les capitaines Dinaux et Cauvet; l'aménokal Moussa Ag Amastane; la belle poétesse Lala Oult Illi). Le raid, objet de rivalités diverses entre Paris et Alger, démarre trop tard et dans de très mauvaises conditions; il se termine par la mort de Laperrine dont l'avion à court d'essence se pose en capotant et par le sauvetage in extémis au bout de 24 jours de son pilote, l'adjudant Bernard, et de son mécanicien Vaslin, sur les genoux duquel Laperrine était assis sans être attaché.
A cette époque, pour un raid, il n'y avait pas comme maintenant, un PC assurant le contrôle des moyens avant le départ (pas de dérivomètre ni de 3e ceinture de sécurité sur l'avion de Bernard, pas d'essais radio avec le sol, pas de prévisions météo des vents du tropique à l'altitude de croisière) ainsi que le déclenchement puis la coordination des secours en cas d'absence de passage à un point de contrôle.
Cet ouvrage intéressera plus particulièrement tous ceux qui connaissant et aimant le Sahara ne peuvent plus y aller pour cause de prises d'otage; ils se diront en lisant ce livre: "la France avec ses "sahariens" avait le mérite d'ouvrir au monde cette magnifique contrée et d'y maintenir la sécurité".
Voir site www.decitre.fr
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