EXCELSIOR
Samedi 15 Juillet 1922


LA REVUE DU 14 JUILLET SUR L’HIPPODROME DE LONGCHAMP
Un attentat manqué contre le Président de la république


Alexandre Millerand, président de la République, passe devant le front des troupes dans son attelage à la d'Aumont (pas de cocher mais deux postillons montés) suivi du gouverneur militaire de Paris à cheval

Les spahis défilent au galop devant la tribune présidentielle

Millerand remet le bâton étoilé au Mal. Fayolle puis au Mal. Franchet d’Espèrey.


Le groupe des ministres et des maréchaux. Les chefs noirs sont présentés au Gal. Mangin


La revue de Longchamp s’est déroulée, hier, devant une foule innombrable. Dès 5 heures du matin, de nombreux porteurs de cartes faisaient la queue à l’entrée des différentes enceintes. A 7 heures, toutes les tribunes étaient combles.

Deux coups de canon annoncent, à 8 heures, l’arrivée du président de la République. Mr. Maginot, ministre de la Guerre est assis à la gauche de M. Millerand dans la daumont présidentielle qui passe devant le front des troupes.

Le chef de l’état rejoint ensuite le groupe des maréchaux et des ministres devant les tribunes, remet le bâton aux maréchaux Fayolle et Franchet d’Espèrey.

Sur le groupe des ministres et des maréchaux que nous publions ici, figurent de gauche à droite: les maréchaux Foch et Joffre, Mr. Raiberti, M. Poincaré et M. Maginot (Phot. Excelsior)

LA RECONSTITUTION ET L’AUTEUR DE L’ATTENTAT
L’auteur de l’attentat et une dame qui fut éraflée par une balle figurent ici en silhouette noire et grise. Au travers de la foule, indiquée par des contours noirs, on voit l’auto de M. Naudin.


Hier, à 10 h 55 au moment où le cortège présidentiel arrivait, revenant de Longchamp, à la hauteur du Grand palais, et où la seconde automobile, occupée par M. Naudin, préfet de police; Guichard, directeur de la police municipale, et M. Marlier, directeur du cabinet du préfet, commençait à s’engager dans l’avenue Marigny, un jeune homme de vingt trois ans, nommé Bouvet, qui se trouvait au second rang des curieux, d’ailleurs très peu nombreux à cet endroit, leva le bras et tira deux balles de révolver dans la direction de l’auto préfectorale qu’il prenait pour la voiture du président de la république.

Les balles n’atteignirent point leur but.

L’une d’elle passa dans la manche gauche du vêtement d’une dame, Mme Marie Ducamp, qui se trouvait debout sur une chaise devant Bouvet.

L’auteur de l’attentat, dessinateur industriel dans une maison d’automobiles, et qui fut déjà condamné une première fois pour propagande anarchiste et une seconde fois pour excitation de militaires à la désobéissance, a déclaré avoir voulu “manifester contre le président de la république”.

On a trouvé sur lui vingt cinq cartouches en outre du chargement de son révolver bull-dog.

Une perquisition effectuée dans la chambre garnie que Bouvet occupait depuis le 15 Avril, date de sa libération, n’a amené que la découverte de publications et de tracts anarchistes. Bouvet dirigeait d’ailleurs un journal du parti “la jeunesse anarchiste”, qu’il avait fondé.

 

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